Cette expédition a été pensée, conçue et préparée par Sophie de Courtivron et Stéphana Chassin (voir rubrique "En direct du Zambèze") qui ont décroché ensemble la bourse de l'aventure de la Guilde du raid. Stéphana a dû renoncer à partir quelques mois avant le départ, et Sophie a demandé à Christophe de la remplacer.
Sophie de Courtivron, vue par Christophe
(Au Venezuela)
Sophie, 37 ans, est journaliste depuis cinq ans et travaille pour différents mensuels de presse professionnelle (économique, entreprises, secteur agro-alimentaire…). Auparavant, elle était attachée de presse. Elle parle couramment anglais et espagnol, et se débrouille en italien, grec, arabe, russe et chinois. De 18 à 31 ans, Sophie parcourt presque chaque été, sac au dos, avec des amis, de nombreux pays : Vietnam, Syrie, Palestine, Iran, Ouzbékistan… Comme première expédition originale, elle traverse à 20 ans le désert du Wadi Rum, en Jordanie, à dos de chameau, avec deux copines. En 2005, elle part pour un tour du monde en solitaire, avec seulement 10 kg sur le dos, sans prendre l’avion, mais en prenant son temps (3000 km à pied, dont la traversée des Alpes et des sierras du Mexique ; 5000 km à vélo ; traversée du Pacifique sur un porte-conteneurs, de l’Atlantique en voilier). Ce périple qui a duré un an et neuf mois est relaté dans un livre, le Nez au vent (publié aux éditions des 2 Encres), dans lequel Sophie dévoile son âme vagabonde et exprime, en femme exceptionnellement sociable, son goût pour l'ouverture aux autres. Un récit sifflotant, aussi éloigné des sentiers battus, original et captivant que son auteur. Plus tard, notre flâneuse traverse la France à pied avec un ami (750 km avec 6 kg sur le dos), puis l’Écosse à pied en solo. Eternellement curieuse et friande de découverte, Sophie visite, seule, de nombreux pays (Inde, Chili…), et notamment l'Ouganda et la Tanzanie où ses plus forts souvenirs sont les rencontres et les éclats de rire partagés avec les gens. Sportive aimant marcher, pédaler, nager, Sophie a couru avec succès le marathon de Paris en avril 2012. Elle voue une passion à la montagne, qui comble ses sens, et a réalisé des ascensions dans divers pays (l’Ixtaccihuatl, au Mexique, 5286 m ; le Kilimandjaro, en Tanzanie, 5892 m…). C'est certainement parce qu'elle est fascinée par les peuples dits « primitifs », que ma co-équipière me comprend si bien !
Christophe Saint-Joanis, vu par Sophie
(A La Réunion)
Christophe est moniteur de planche à voile. Il part régulièrement pour des missions de plusieurs mois en Espagne, Grèce, Crête, Turquie, République dominicaine, etc. au cours desquelles il donne des cours de windsurf, surf, kayak de mer, VTT, ou assure le poste de responsable de base nautique. Et quand il ne travaille pas, Christophe voyage. Car le travail, même aux Canaries, c’est le travail. La passion des voyages, ça s’assouvit hors de tout cadre. Libre, et seul. Six mois à pied et en stop au Mexique-Guatemala-Belize par-ci, six mois de la même façon en Inde et au Népal par-là. L’envie de plus d’investissement personnel et physique le poussera vers un défi un peu moins commun. Fin 2003, au départ de Bordeaux, il enfourche son VTT et pédale jusqu’au Cap de Bonne Espérance, en Afrique du Sud. 18 300 kilomètres parcourus en six mois et trois jours. Ce fanatique de sport, amoureux de la nature et avide de rencontres, trouve à travers cette expérience un équilibre qui frise la perfection. Deux mois après son retour d’Afrique, en France, à 10 km de chez lui, une voiture le percute alors qu’il chevauche son vélo fétiche. Vertèbre et fémur cassés, poumons crevés, coma... et j’en passe. Les médecins le vouent à la paraplégie et à l’incontinence. Après sept mois d’hospitalisation et quatre heures de rééducation par jour, le « paraplégique » refait du vélo ! Après tant de stagnation, il a même des fourmis dans les jambes. « Survivor », comme l’appelaient les Tanzaniens, se conçoit donc une rééducation à sa sauce : des milliers de km pédalés de Rio (Brésil) à Ushuaia (Argentine), puis d’Ushuaia à Quito (Equateur) via le Chili, la Bolivie et le Pérou. À chaque retour de voyage, Christophe fait partager ses émotions et découvertes à travers films et articles, parus notamment dans les magazines Carnets d’Aventures et Vélo Vert. Récemment, il a traversé les Pyrénées de l’Atlantique à la Méditerranée en avalant quotidiennement 3000 à 3500 mètres de dénivelé positif sur 75 à 90 km. Il était encore sur son VTT. Je n’ai qu’un doute à son sujet : a-t-il bien intégré qu’il n’y avait pas de pédalier sur un canoë ?